Production de données

Cet axe entre dans la continuité des activités de création et de saisie de données géohistoriques à partir de sources anciennes que nous avons menées et se définit comme complémentaire de l’axe précédent sur la saisie contributive pour enrichissement sur la base de corpus existants. Des activités de géoréférencement de fonds importants et leur mise à disposition sous des formes multiples (flux, téléchargement directs…etc) seront poursuivis ainsi que la vectorisation partagée de certains autres documents jugés stratégiques par la communauté des chercheurs en géohistoire.

Pour les données vectorielles les précédents travaux ont permis de dessiner plusieurs modèles dans la constitution de données. La première approche, la plus courante, consiste à prendre appui sur des documents cartographiques géoréférencés pour engager une vectorisation des données. Ce processus pose un certain nombre de questions sur la qualité de la donnée constituée (erreurs cumulées non contrôlables) et nous a amené à réfléchir sur un autre modèle dit régressif. Il s’agit alors de prendre appui sur des données contemporaines (IGN notamment) pour les adapter à une vue du passé. Cette dernière stratégie a été mise en place dans la saisie collaborative du cadastre, des rues et des adresses du plan cadastral de Paris 1900.

La méthode sera généralisée et mise en œuvre dans une plateforme de génération automatique des premières briques de données permettant une constitution itérative et régressive d’un référentiel géohistorique sur tout espace en France, voire en Europe pour peu que les données de référence soient disponibles. Ce chantier donnera lieu plus particulièrement au déploiement d’une application web dans les deux premières années (Galligeo : une application web pour le géoréférencement en ligne de cartes de Gallica avec un dépôt sur l’IR*/FNP, développement déjà abouti en beta). Parallèlement et toujours sur la question des approches régressives et des modèles de données géohistoriques un travail de réflexion commune avec le projet Open historical Map qui s’appuie sur les briques fonctionnelles du projet plus global Openstreetmap sera mené et donnera lieu à des protocoles de travail partagés et à l’engagement de chantiers contributifs autour de la science citoyenne et d’évènement du type Hackathon.

Enfin, la troisième dimension et ses implications dans la réflexion géohistorique continuera d’être explorée dans cet axe. Nous mènerons une approche autour de la constitution de référentiels de données 3D qui plus qu’un simple outil de valorisation ouvre la porte à des analyses historiques originales : obtention de l’élévation de bâtis, densification de modèles numérique de terrain, placement 3D d’iconographies anciennes, caractérisation d’appareil photos anciens, etc… Ce nouvel aspect de traitement de la donnée a été rendu possible par l’obtention du projet DIM-MAP Huma3D et par l’achat d’un scan laser 3D qui, couplé à des données SIG, permet d’obtenir des vues du passé tridimensionnelles et dynamiques qui seront ouvertes et accessibles tant aux thématiciens et analystes qu’à des fins de valorisation auprès d’un public plus large. Ce dernier volet renforcera également les liens avec le consortium 3D SHS et/ou avec les membres de l’UMR MAP, déjà impliqués dans une action collective lors d’une école thématique (Royaumont 2021).