Géo-Data-visualisation pour les historiens et approches esthétiques et cartographie contemporaines

Dans la suite de ces logiques de production et d’évaluation de la qualité des données se pose la question de la visualisation des données autrement nommée la datavisualisation ou mieux géovisualisation spécifiques aux champs historiques. Il s’agit ici de réfléchir aux outils de représentation des données géohistoriques. Un premier travail autour de l’outil Amado porté sur Qgis (Amado Carto) et utilisant les principes de la sémiologie graphique de Bertin nous a permis d’initier cette réflexion dans le contexte des problématiques géohistoriques. La carte doit être repensée à la lumière de ces nouvelles pratiques.

L’ouverture à de plus larges publics nous incite également à explorer la question de la visualisation des données géohistoriques dans une perspective esthétique de cartographie radicale. Ce prolongement de la réflexion se justifie d’autant plus qu’une tendance actuelle met en avant qu’il y a plus de points communs que de différence entre les productions artistique et scientifique, telle celle issue de la spatialisation des données historiques. La spécificité visuelle de la carte, qui ne guide pas l’œil de manière linéaire ou orientée comme le fait un texte, en fait un objet qui se prête à de multiples formalisations et interprétations, que certains appellent cartogramme. La carte est en effet un objet visuel qui peut avoir une double forme, scientifique – quand elle est pourvue d’une échelle, du nord, de la légende et de la mention de droits – mais aussi esthétique, quand elle est dépourvue des précédents attributs et quand elle est traitée comme une pure image.

Nous faisons le pari que dépouiller l’appareil critique scientifique de la carte n’en réduit pas sa portée mais pourrait développer sa puissance suggestive, pas simplement sur un plan purement esthétique, mais y compris en faisant passer des messages de nature scientifique. Nous proposons de développer pleinement ce volet artistique du projet durant l’année 4, avec le colloque conclusif qui fera la synthèse des apports scientifiques et qui sera complété par ce volet artistique dans un espace public qui touchera d’autres publics que ceux des manifestations scientifiques.

Un dernier volet technique et transversal permettra de faciliter les interactions avec les données produites, notamment sur le web. Un chantier sera engagé sur la conception d’un écosystème visant le développement d’un design-system front-end permettant l’intégration rapide et fluide de composants de visualisation et d’exploration des données géohistoriques sur le web. A l’image du design system de l’état, le but est de simplifier l’intégration de composants html/js/css et de mutualiser leur développement. En parallèle une réflexion sera également menée sur des briques logicielles de traitements potentiellement hébergés et centralisés sur des serveurs de calcul dont les flux seront si besoin et pour des volumes importants articulés et connectés aux composants d’affichage.