Projets Time Machine

Construire et diffuser ensemble des référentiels

géohistoriques

 

La question des référentiels geohistoriques est mise au cœur des travaux du Consortium Projets Time Machine. Spatialiser les données historiques et les enrichir a été et reste l’objectif structurant  de notre Consortium.

Dans le contexte actuel de multiplication et de massification des pratiques numériques issues du spatial turn, les outils de la géomatique ont conduit à un accroissement de l’utilisation des représentations spatiales qui, déjà très présentes dans certaines disciplines historiques, comme chez les archéologues, se sont renforcées dans les autres disciplines historiques. La géomatique et les bases de données géohistoriques, instruments au service de nos disciplines, sont aussi porteuses d’idées, de projets sociaux, d’utopies, d’intérêts économiques, de modèles dominants conscients ou non.

Aujourd’hui, le Web de données, l’IA et bien d’autres technologies nous offrent des outils et standards pour diffuser des données géohistoriques de manière interopérables sur le Web. Dans ce contexte, les référentiels géohistoriques remettent au centre de nos pratiques, comme un nouvel enjeu des principes de mutualisation et de partage qui doivent être basés sur des pratiques partagées et interopérables.

Cette notion de référentiel géohistorique est entendue comme étant un noyau d’informations géographiques permettant de localiser directement ou indirectement les données expertes produites par les chercheurs. Cela implique d’associer à la notion d’espace la notion de temps sous des formes qui permettent de travailler sur les dynamiques évolutives de longue durée. Plus concrètement, il convient de mettre à disposition un ensemble de référentiels (spatiaux et sémantiques) qui permettent de spatialiser sur des bases géographiques fiables des ensembles de données historiques possédant des références géographiques plus ou moins complexes à manipuler. Il s’agit par exemple, de réinscrire dans un espace géographique contemporain des données aussi variées que les sites archéologiques, les limites de seigneuries médiévales, les foyers fiscaux étudiés à partir des rôles de taille du début du XIVe siècle, ou encore des hôtels aristocratiques du XIIIe ou du XIVe siècle.

Nos actions sont toutes développées dans le but de créer de l’échange, du savoir faire, du partage, du réseau… en d’autres termes du commun.

Pour cela, nous avons proposé des outils (Morphal, Amado, Topomine, Galligeo), des interfaces (GEO, Heurist, FNP), des données types (Plan 1900) et des formations et ateliers (Royaumont, Ligoure…etc.) en étant convaincus que ce sont les pratiques concrètes qui fondent les dialogues interdisciplinaires. C’est dans cet esprit que nous souhaitons poursuivre le futur projet en travaillant sur une mise en réseau de l’existant encore trop peu intégré et en proposant de nouvelles réalisations tant en termes de données, que d’applicatifs ou de réseaux d’acteurs, et cela à différentes échelles.

Trois fils directeurs bien distincts seront suivis : il s’agira de réfléchir à la fois sur la production de données, sur la question de la qualité des données et enfin sur les problématiques liés à leur diffusion.

Ces réflexions seront complétées par un questionnement sur le sujet de intelligence artificielle, des approches collaboratives et participatives dans la création de données géohistoriques. Enfin une approche thématique sera développée autour des pratiques en Histoire de l’Art.

Les apports du Consortium

Le nouveau CstPTM correspond à une montée en puissance tant dans le domaine de la diffusion des outils et de l’animation des communautés que dans celui de la qualité des données qui seront mises à disposition des différents utilisateurs. Cette montée en puissance s’appuie sur l’intégration des réseaux existants et sur le développement de nouveaux réseaux d’acteurs. Fédérer les initiatives en cours et s’inscrire dans le cycle de vie des données en tenant compte des logiques de projets spécifiques et de savoirs faire préexistant ou en devenir est une priorité du CstPTM.

Les apports futurs du CstPTM peuvent se décliner à trois échelons :

Les communautés

Un apport du CstPTM tient au développement de la communauté des géo historiens qui se reconnaît par des communautés de pratiques plus que par des logiques disciplinaires ou thématiques. Ici, outre les développements logiciels, les actions de formation seront poursuivies à un rythme que nous souhaitons soutenu. L’accompagnement lié au dépôt de projets partenaires dans le cadre d’AAP sera lui aussi poursuivi par le CstPTM.

Enfin il s’agit pour le Cst PTM d’être un “point réseau identifié et visible”. En ayant pu regrouper de multiples projets pour les inciter à partager des intérêts communs, nous avons pu constituer une communauté de pratique identifiée avec des services à la recherche associés. Cette démarche permet de faire prendre conscience des similarités fonctionnelles entre des problématiques très variées et du partage possible (conceptuellement et matériellement) qui peut être mis en place. Cette logique a été largement appréciée par les utilisateurs du précédent CstPTM et nous souhaitons encore la renforcer en faisant un effort tout particulier sur la politique de communication et de valorisation des outils du CstPTM.

Les données

Sur les données, la poursuite de la création puis de l’enrichissement des data set existant sur l’espace parisien et au-delà est un atout pour les recherches menées par la communauté des chercheurs associés au Cst PTM. L’objet “Paris”, même s’il n’est plus central dans nos travaux, reste important et constitue un espace nous permettant de développer des modèles de production de données qui doivent devenir génériques. Nous poursuivrons la diffusion de l’existant et la création en fonction des besoins des projets associés de nouvelles données destinées à des équipes d’historiens, d’archéologues, d’historiens de l’art… qui ont identifié le Cst PTM comme un lieu de ressources pour les données mais aussi comme un espace d’expertise et d’accompagnement pour la géohistoire à toutes les étapes de leur traitement.

Les outils

Le développement de nouveaux outils vient nourrir l’axe technique qui a pour objectif de développer des méthodes et des briques techniques d’analyses de données pour les sciences historiques.

La donnée est exploitée grâce à ces outils pour répondre à des questions de recherche enrichissant à la fois le champ des humanités (Histoire, Géographie, Archéologie, etc.) et le champs des disciplines du numérique (Informatique, Mathématiques, Physiques, etc.).

Il s’agira ici non seulement de proposer des outils concret pour répondre aux questionnements en SHS mais aussi de mettre en avant la dimension réfléxive de nos approches en faisant valoir que l’analyse des données en Sciences Humaines et Sociales est issue d’une co-construction entre différentes disciplines qui vise à valoriser tous les praticiens de la donnée, notamment chercheurs et/ou ingénieurs.

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