Fabrique numérique du passé
Une plateforme pour les données
géohistoriques
Avec le tournant numérique et le spatial turn, les sciences historiques se sont mis à produire une masse de données gigantesque ayant une dimension géographique. Cette dimension géographique leur donne un très fort potentiel de réutilisation par les acteurs de la recherche pour de nouvelles approches historiques à de nouvelles échelles (big data) à la fois plus ouvertes et plus interdisciplinaires. De plus, cette ouverture souhaitée des données (cf. la Loi sur la république numérique de 2016) permet d’envisager de nouvelles collaborations avec le monde socio-économique et culturel pour des développements applicatifs innovants (musées, jeux, environnement, occupation des sols…). Cependant, pour que cette ouverture des données soit effective, elle nécessite un lieu de dépôt permettant une approche globale de ces données et favorisant leur ouverture. La Fabrique Numérique du Passé se fixe comme perspective de développer pour les sciences historiques des outils accessibles de capitalisation et de mise à disposition des données, respectant les principes de l’open data et du FAIR data.
L’objectif du projet « Fabrique numérique du passé » est de développer une plateforme ouverte et en ligne spécifique aux besoins de la donnée géohistorique permettant le moissonnage de l’existant, le dépôt, la visualisation, la diffusion et l’analyse de ces données pour les rendre compatibles avec les plateformes open data généralistes existantes (data.gouv.fr, https://data.europa.eu/euodp/fr/home) et avec les outils d’archivage de la TGIR (Nakala) dans le respect des principes FAIR.
Ce projet développé grâce à l’obtention d’un financement MESRI en 2020 est associé directement aux travaux du Consortium. Il s’est articulé autour de trois actions : le recrutement d’un post doc d’un an qui s’est déroulé du 1er Janvier 2021 au 31 décembre 2021 qui nous a permis d’organiser deux Workshops autour du partage des données et des plateformes open data pour les sciences de la géohistoire (archéologie, histoire, géographie). Le premier s’est tenu à l’abbaye de Royaumont en 2021 et le second s’est tenu dans les environs de Limoges en 2022.
En outre, ce financement nous a permis de proposer le développement d’une preuve de concept (POC) sous la forme d’une plateforme Open data pour le dépôt et l’accès aux données géohistoriques qui a été développé avec la société Open Data Soft. Cette plateforme est adossée aux services de la TGIR (Nakala).
La plateforme open data Fabrique numérique du passé s’adresse aux acteurs de la recherche qui le souhaitent afin de leur permettre de s’impliquer simplement dans une démarche d’ouverture des données qui prend pied dans le mouvement plus global de l’open science (ouvrirlascience). Plus fonctionnellement, il s’agit d’agglomérer l’information existante et de mettre à disposition de tous, en libre téléchargement, les données produites dans le cadre de projets et programmes de recherche (PCR, ANR, ERC,…) dans leur format le plus « brut » afin d’être facilement réutilisables. La Fabrique numérique du passé, plateforme open data, permet ainsi de faire la jonction entre des lieux de dépôts pérennes (entrepôts de données comme Nakala pour les SHS), des acteurs qui produisent dans le cadre de projets selon des perspectives métiers et un capital de données qui doit être à la fois pérennisé et accessible pour être mobilisé par de nouveaux acteurs. Les objectifs de notre plateforme répondent à des objectifs fonctionnels simples : permettre l’accès et la visualisation à un catalogue global de données, faciliter le dépôt ou le retrait sous des formats standards de sets de données avec une contextualisation de la donnée qui la rend ré-utilisable et interopérable (voir par exemple : https://www.data.gouv.fr/fr/ ou https://data.iledefrance.fr/pages/home-covid/ ).
Actuellement, une réflexion est engagée dans le cadre de Projet Time Machine afin de promouvoir une meilleure intégration de l’outil actuel vers les entrepôts généralistes tels que recherche.data.gouv.fr ou Nakala.
Les indicateurs sur les données